L’image de la femme véhiculée par les magazines de mode puis les émissions de TV et enfin les réseaux sociaux a posé un diktat pérenne de modèles maigres et presque irréels car « photoshopés ». Nous petites filles, adolescentes puis femmes avons vécu en bien ou mal avec cette image parfaite constamment véhiculée. Il est très difficile alors de comprendre pour celles et ceux qui sont dans une « norme » que, quand nous ne sommes pas dans celle-ci, nous sommes stigmatisés par des réflexions, des regards bien souvent portés par des hommes mais encore plus par des femmes qui ne font pas foi de leur « sororité ». Il est pour cela important de montrer à tous, et plus particulièrement aux adolescentes en pleine construction de leur identité, qu’on peut s’aimer tel que l’on est, avec ses défauts et que nous avons toutes des atouts aussi! La diversité est belle. La beauté ne réside d’ailleurs pas que dans l’image d’un corps mais aussi dans une aura, dans la manière de se mouvoir, dans l’expression du visage, la manière de rire, de sourire et enfin de se comporter. La beauté réside ainsi dans le corps ET l’esprit. À contrario, même si les réseaux sociaux véhiculent encore et toujours ce diktat physique, des voix et comptes se sont élevés contre celui-ci. Ici, la parole n’est pas verrouillée par le « mass média » cela est donc plus aisée pour une personne lambda de se positionner, de faire campagne et de rallier l’opinion à sa cause. Le mouvement « bodypositive » naît. Sur Instagram, le « hashtag » #positivebody permet de trouver des photos de femmes ayant confiance en elles et qui se montrent telles qu’elles sont, en s’assumant et en s’aimant, avec petits et grands défauts. Les photographes d’art sont parti prenante de cette cause n’ayant certainement pas l’envie de shooter un stéréotype unique de corps ad vitam aeternam. Ils ont compris que la diversité existe et qu’elle est belle pour cela. Alors, merci à eux. Merci de nous donner une image positive de nous. Nous les femmes qui avons des corps différents, qui avons vécu, qui avons nos marques sur nos corps aussi.
Pour ma part, ma démarche a commencé tard vers mes 45 ans. J’ai toujours été ronde dès l’enfance mais très sportive. Toutes les femmes de ma famille sont rondes. Puis, l’arrêt du sport pour mes études, la prise de la pilule ont précipité le processus. Pourtant j’ai toujours eu une « certaine naïveté » qui m’a permis de glisser et ou de ne pas me laisser atteindre par ces regards. Mais je me souviens toujours de moi avec un certain manque de confiance même si je donne le change. Paradoxe…Le fait de donner le change faisait que certaines personnes me trouvaient très sûre de moi voire même intimidante. Mais j’ai bien compris que MOI je ne me voyais pas telle que je suis vraiment ! Il y a comme un dédoublement entre la manière dont je me perçois et comment je me regarde dans un miroir et comment l’autre me voit. En bref, je ne me reconnais jamais ! Or il fallait, après avoir perdu 17 kg, que je fasse cette démarche de me reconnaitre et par là m’accepter. La question est : puisque je ne me vois pas telle que je suis, comment les gens me perçoivent avec mon physique, quels sont les retours et pourquoi je ne vois pas ce que les autres voient de moi ? Je me lance dans un premier travail sur moi à travers Instagram, selfies et stories. Olivier que je connais me demande alors de poser…